Francesca Serra, Elle a menti pour les ailes, Paris, Editions Anne Carrière, 2020, 470 p.
Voici un roman. Il est long, trop long à mon avis. Mais qu'importe mon avis ! Le roman se laisse lire et même, on le lit avec intérêt même si la fin est un peu lente et longue. Mais qu'importe, il faut le lire pour le début. Et, surtout, le lire pour l'ambiance...Le livre a obtenu un prix littéraire du quotidien Le Monde.
"Et on a des images de tout maintenant. Dans notre poche, vingt quatre-heures sur vingt-quatre. La distance du cinéma, on l'a réduite à rien. Qui a encore besoin des stars pour fantasmer? N'importe quelle influenceuse de YouTube fait le job. Parce que c'est nous les images maintenant ! La télé, on n'était pas dedans : internet, on est passés de l'autre côté". Voilà les cultures de deux générations qui s'opposent, radicalement, la culture de la télévision et la culture d'internet (p. 218). Le livre se veut délibérément le livre de la génération internet et c'est une conversation au Commissariat qui énonce la réalité nouvelle. Bon.
Ce livre veut mettre en évidence les nouvelles oppositions culturelles, celle des jeunes (YouTube, Facebook, Twitter, Instagram, Snapchat et autres) et celles des anciens, de la télévision, de l'administration du lycée, celles du Monde... En fait, l'opposition se trouve surtout dans les mots et ce sont les mots qui font le roman, "la grande machine à histoires" d'Internet. La génération de Garance (anagramme de "carnage" !), l'héroïne de 15 ans, très belle, est née avec internet et elle vit avec. Et l'auteur la regarde vivre, l'espionne. Une histoire presque mythologique qui se déroule à Ilarène ("île à reine", illa en latin, arène !), ville du bord de mer qui empreinte à l'Ajaccio de l'auteur.
Est-ce un bon livre ? Ou pas ? Imparfait, sans doute. Livre d'une génération, sûrement. Et à ce titre, un livre à lire.
L'auteur interviewée par France 3, octobre 2020 (YouTube) |
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