dimanche 25 décembre 2022

Aragon, ses aventures, ses passions, un peu de sa vie (mais pas tout !)

 l'aventure Aragon, L'Humanité, décembre 2022, Hors-série, 100 p., 9,9 €, Bibliographie (très restreinte)

En couverture, il y a une très belle photo de Louis Aragon : il est jeune, et l'oeil droit semble se moquer. De qui ? De quoi ? De tout ? De lui-même, peut-être ?

Le hors-série que le quotidien L'Humanité consacre à Louis Aragon est un résumé plutôt classique et traditionnel de la vie et de l'oeuvre de l'écrivain. L'écrivain s'est bientôt déclaré communiste et L'Humanité était le journal de son parti.

Sa vie, ce fut d'abord une aventure. Mais il fait la connaissance d'Elsa Triolet (Элла Юрьевна Каганqu'il épousera en 1939 ; russe, de religion juive, rencontrée en 1928, elle a épousé un officier français avec qui elle vécut à Tahiti et dont elle a divorcé. Bientôt Aragon suivra le parti communiste. 

Avant 1928, toutefois, il y a le dadaïsme, le surréalisme ; avant Elsa Triolet, il y a eu Eyre de Lanux, il ya eu Denise Lévy, et puis il y eut aussi Nancy Cunard. Trois passions, plus ou mois violentes, plus ou moins bien éteintes, qui émergeront parfois dans l'oeuvre du poète. Il y eut aussi d'ailleurs Drieu La Rochelle, une nuit. Tout cela que raconte d'ailleurs Pierre Daix dans son livre, Aragon avant Elsa (Paris, 2009, Texto, 287 p.).

Dans le magazine, un article présente la maison du couple, musée de leur vie, au bord de la Renarde, petit cours d'eau, un autre sur la Résistance, et puis un autre sur Louis Aragon, journaliste que suivent certains de ses articles sur Violette Nozière, sur la catastrophe ferroviaire de Lagny, sur "Les soviets partout", et des brèves aussi. Enfin, des articles sur la guerre d'Algérie, sur l'intervention soviétique à Prague. Aragon a défendu "la pseudo-biologie du charlatan Lyssenko et puis la mise en musique des poèmes d'Aragon. Pierre Juquin, normalien et communiste, écrit un long article introductif, essentiel, "Je ne suis pas celui que vous croyez" dans lequel il estime que la vie d'Aragon et "son oeuvre d'ampleur hugolienne n'ont pas révélé tous leurs secrets" (p. 8) : on attend la suite ! Pierre Juquin insiste sur "la vieillesse comme art de vivre" (p. 20), sans trop révéler. En conclusion, L'Humanité présente ici un Aragon communiste (il est élu en 1950 au Comité Central du PCF), féministe aussi, et défendant également les droits des homosexuels. Communiste surtout, à la manière dont l'entendait le Parti Communiste Français.

Le magazine se termine par une biographie et une bibliographie, limitées. Voici un ouvrage en progrès dont on a envie de dire, encore : "Peut mieux faire, mais c'est déjà bien".

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