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Sky (BSkyB) compte désormais 20 millions d'abonnés et 17 milliards de dollars de chiffre d'affaires annuel : c'est la taille des grands opérateurs américains (Multiple Video Progamming Distributors, MVPD). Si les fusions envisagées sont réalisées, Comcast + Time Warner Cable comptera plus de 30 millions d'abonnés, AT&T + DirecTV plus de 25 millions. En 7 ans, les tailles sont devenues plus importantes, apportant capacité de négociation des droits et diminution des coûts unitaires. Alors qu'aux Etats-Unis les désabonnements se multiplient (cord-cutting) la taille devient décisive. De plus, cette taille permet des lancements multi-nationaux : "Fortitude" (une série de 12 épisodes) sera lancée le 29 janvier 2015 en Europe, dans cinq pays (20 millions d'abonnés), et, aux Etats-Unis, auprès de 47 millions de foyers (sur la chaîne Pivot).
Ci-dessous un post publié en février 2008. Peu de changement depuis : la situation internationale de la télévision française s'est détériorée depuis la vente d'Eurosport à Discovery par TF1.
La télévision française pourra-t-elle longtemps ne pas être européenne alors que les entreprises média et le marché publicitaire du numérique sont mondiaux (Google, Apple, Netflix, Amazon) ?
25 février 2008
Après la Grande-Bretagne (BSkyB, plus de 8,2 millions d’abonnés) et l’Italie (Sky Italia, 4,3 millions d’abonnés), ce serait le tour de l’Allemagne ? News Corp. a pris en plusieurs opérations 25,01% du bouquet de chaînes allemand Premiere (dernière opération le 19 mai 2008). L'Allemagne est le premier marché télévisuel européen.
Premiere et son bouquet comptent 4,3 millions d’abonnés payants. Au total, plus de 16 millions d’abonnés pour News Corp. C’est la taille des grands opérateurs américains, DirecTV, Comcast, Time Warner Cable ou Dish Network.
Cet intérêt de News Corp. pour la télévision payante sur le marché allemand est passé presque inaperçu en France, tout obnubilés que nous sommes par notre « « microcosme ». Pourtant cet montée en puissance n’est pas sans conséquence sur le marché européen d’où les groupes français sont à peu près absents, à l'exception d'Eurosport (filiale de TF1) et ARTE, chaîne franco-allemande au financement public. De facto, la place de la télévision française sur le marché européen recule. A titre de comparaison, RTL Group, premier acteur audiovisuel et première régie du marché européen, détient en France 48,8% de M6 et contrôle RTL en radio.
La télévision est-elle un marché national ou un marché européen ?
Les deux, bien sûr. Un marché publicitaire européen, des produits publicitaires européens représentent la prochaine étape, inévitable, du développement des régies numériques. La France et la francophonie européenne ne constituent que l’une des grandes régions de l’Europe télévisuelle. Il faut commencer à penser la publicité en termes européens et à envisager des régies numériques de taille et de stratégie européennes.
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Une histoire littéraire traitée comme un roman policier : Montaigne
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Philippe Desan, *Montaigne La Boétie. Une ténébreuse affaire*, Paris,
Odile Jacob, 382 p., 2024, 22.9 €
Ce n'est ni de la littérature ni de la philosoph...
4 commentaires:
Le danger pouvant venir de la concentration des médias à l'échelle européenne réside dans le fait que les groupes médiatiques mutli-nationaux ont un pouvoir de marché important et peuvent donc mettre à l’écart les entreprises de médias nationales.
Attention donc aux principes fondamentaux de la liberté d’information et d'opinion et à l’homogénéisation des contenus qui pourrait remettre en cause la diversité, indispensable à la démocratie.
Pas sûr que la toile tissée par Sky soit dangereuse pour la télévision française. En Amérique du Sud, DirecTV est très présent, pourtant, les chaines nationales sont en "bonne santé", grâce à des programmes historiquement présents et dédiés au public local (télénovélas notamment).
Certes, les grands groupes font peur, mais il faudrait peut-être voir les effets positifs : dans la plupart des cas, cela pousse les acteurs locaux à se mobiliser en proposant des meilleures offres et programmes pour éviter de perdre des parts de marché.
Il apparaît évident que la mosaïque du marché européen de la télévision doive s'orienter vers des mouvements de concentration afin de pouvoir rivaliser avec les grands groupes américains et asiatiques.
A défaut, ce sont ces grands groupes extra-européens qui prendront le contrôle des différents médias européens : c'est déjà le cas avec le rachat d'Euorosport par Discovery, et de Virgin Media par Liberty Global.
La concentration des médias européens ne doit pas être diaboliser du point de vue de la liberté d'information: la réglementation en matière de contenu des programmes reste un puissant garde-fou. En revanche, l'absence de leaders européens dans la concurrence mondiale serait beaucoup plus préjudiciable pour la diversité des contenus.
D'un côté il est temps que les médias et la télévision s'harmonise au niveau européen afin de pouvoir faire face aux géants américains de la télévision.
C'est d'ailleurs sur le modèle de Sky que les autres groupes devraient prendre exemple (Par exemple: Le groupe RTL assez bien représenté en Europe).
Néanmoins, il n'existe pas vraiment en Europe de réel groupe, à part Sky, capable de s'implanter sur l'ensemble des territoires de l'Union, il faudrait donc réfléchir en premier lier à la refonte du système afin de procéder à une européanisation de la télévision française.
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