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La télévision allemande rejoint la presse quotidienne dans la dénonciation de la "culture gratuite" ("Kostenlos-Kultur". cf. Bild et l'iPhone, mais aussi les applis du quotidien berlinois BZ. et Die Welt, le quotidien national). En effet, la télévision commerciale dépend presque entièrement des revenus de la publicité. Echaudés par la crise, certains groupes TV en viennent à envisager un modèle économique mixte, semblable à celui de la presse : publicité + ventes. Dans le cas de la télévision, ce serait des ventes d'émissions à la demande (VOD) ou des abonnements. Le patron du groupe allemand ProSiebenSat.1 déclare, au quotidien économique Handelsblatt, en attendre à terme jusqu'à 30% des revenus, espérant ainsi réduire sa dépendance à l'égard du marché publicitaire ("Wir müssen vom Werbemarkt unabhängiger werden").
Osé ! D'autant que le modèle économique de la VOD grand public, pour l'instant le plus prometteur, semble être publicitaire.
Osé, car ne perdons pas de vue, quand même, que le téléspectateur allemand paie déjà une redevance TV (17,03 € / mois) et que les chaînes commerciales grand public comme Sat1ou ProSieben exploitent des fréquences hertziennes qui sont un bien public rare.
Et comme on commence à parler aussi d'impôt pour la réception numérique par satellite des chaînes de la TNT allemande (via les satellites ASTRA), l'humeur télévisuelle des téléspectateurs allemands pourrait devenir maussade !
Dans cette interview, le patron de ProSiebenSat.1 évoque aussi, brièvement, une voie alternative : celle d'investir (dans) la création et la production télévisuelles. Voie plus politiquement raisonnable, économiquement plausible, et qui correspond exactement à son métier et au troc sur lequel repose, au moins tacitement, son contrat d'exploitation - optimale - d'un bien public rare.
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Une histoire littéraire traitée comme un roman policier : Montaigne
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Philippe Desan, *Montaigne La Boétie. Une ténébreuse affaire*, Paris,
Odile Jacob, 382 p., 2024, 22.9 €
Ce n'est ni de la littérature ni de la philosoph...
1 commentaire:
Le financement de la télévision était déjà source de questionnement en 2009 et l’est toujours actuellement. La publicité, il est vrai, est la principale source de financement de la télévision commerciale qui en est dépendante. Mais on peut dire que ce n’est pas uniquement la télévision commerciale qui est sous le joug de la publicité mais aussi le téléspectateur. Aux Etats-Unis par exemple, un programme télévisé peut déjà être interrompu au bout de 18 minutes par la publicité qui a également connu une augmentation importante de sa fréquence (il n’est plus possible de regarder un filme ou une émission en entier en n’ayant qu’une interruption publicitaire). De plus en plus la publicité s’impose aux consommateurs (pensez aux annonces dans les supermarchés quand vous faites vos achats), aux utilisateurs (que se soit sur votre page Facebook ou lorsque vous consultez votre courrier électronique sur Gmail par exemple) et aux téléspectateurs (que se soit à la télévision ou au cinéma). Mais il est devenu possible, dans certains cas, d’échapper à la publicité, moyennant parfois un paiement (par exemple la version Premium de Gmail). Voilà une nouvelle source de financement pour différents programmes/services, pour la télévision commerciale ou encore les chaines de radio. Mais il n’est pas toujours question de payer: par exemple en Suisse pour ce qui est de la radio, on a les chaînes Swiss Pop et Swiss Classic qui diffusent de la musique toute la journée, sans interruption et gratuitement.
Donc des solutions pour échapper à la publicité existent mais alors il faudra trouver une autre source de financement et si ça n'est pas le consommateur qui paiera, qui va payer s'il n'est plus question de publicité?
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