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Comment (se) mentir avec des statistiques ?
YouTube ne serait pas de la télé. YouTube et la télé ne joueraient pas dans la même catégorie statistique, ce seraient des médias différents. Donc l'audience de YouTube n'existe que comme celle d'un "site" Internet. Ainsi, la méthodologie de mesure définit le média. Hors panel audimétrique, point de télé.
Et c'est tant mieux pour la part de marché TV de chaque chaîne dans chaque marché national, tant pis aussi pour l'évaluation de la concentration des médias. Car il y a de la télé qui se perd : 1 milliard de streams / jour (YouTube représenterait 5% de l'ensemble du trafic Internet, selon sandvine) !
Et ce n'est qu'un début. La vidéo voit sa part d'audience globale, sa part d'attention augmenter considérablement, grâce à YouTube, Dailymotion et aux réseaux sociaux. Progressivement, toute la télé vient à Internet. Tout est sur YouTube, des concerts, des sketches, des matchs, des reportages, des clips... Et tout y est à la demande.
Et la télévision terrestre y vient, ainsi Channel 4 qui y délivrera bientôt gratuitement pour le marché anglais toute sa catch-up TV, toute sa VOD, moyennant un partage des revenus publicitaires (30% pour YouTube). Channel 4 y gagnera en notoriété, en couverture, en durée d'écoute, en inventaire publicitaire et en GRP TV. Mais pas encore en audience TV, pas en part de marché TV !
Révisons la définition de la TV. Cessons de la définir par son écran, par sa diffusion terrestre ou sa mesure. YouTube, c'est de la télé, une porte de plus ouverte à la création, à l'innovation et à son financement (cf. vidéo parrainnée). Que la mesure suive.
Ce n'est pas l'aspect le moins stimulant de la transformation du marché média que de voir se décomposer et se dissoudre dans le numérique les catégories qui président aux divers classements professionnels, laissant émerger dans un discret effondrement un univers dessiné et pensé autrement, un paradigme nouveau.
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Une histoire littéraire traitée comme un roman policier : Montaigne
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Philippe Desan, *Montaigne La Boétie. Une ténébreuse affaire*, Paris,
Odile Jacob, 382 p., 2024, 22.9 €
Ce n'est ni de la littérature ni de la philosoph...
2 commentaires:
Comment ne pas souscrire à cette véhémente prise de position ?
En outre, si la mesure d'audience de la télévision évolue vers l' élargissement des modes de réception pris en compte, elle le fait en restreignant son périmètre aux acteurs qui en jouent le jeu (je parle du watermarking). Dans ce contexte l'indicateur de "part d'audience" perd toute universalité.
YouTube, c’est de la télé… oui... on peut même y « faire son cinéma ».
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