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L'opérateur satellite américain DirecTV commence la diffusion de films en VOD, 60 jours après leur sortie en salle. Les studios participant à cette offre de "Early Premium VOD" sont Sony, Warner, Fox et Universal. Le film coûte 30 $ et est accessible aux foyers équipés d'un DVR HD (6 millions de foyers). Une fois acheté, le film peut être regardé au cours des 48 heures suivantes. Le premier film proposé est "Just Go With It" (Sony), sorti le 11 février aux Etats-Unis.
Dans sa "fenêtre" traditionnelle, la VOD à + 120 jours est facturée environ 4 à 5 $. Pour voir le film deux mois plus tôt, les abonnés de DirecTV paient donc 26 $ de plus (rappel : 70% du CA de la VOD revient aux studios). Alors que les grands studios voient chuter les revenus des DVD (moins 15% en 2010), qu'ils maîtrisent mal les effets économiques de la VOD en ligne (Hulu, Netflix, iTunes, Vudu, Amazon, etc.), on comprend qu'ils participent de près à cette initiative. Une opération du même ordre est mise en oeuvre par Warner Bros. et Disney avec iN DEMAND, une association de câblo-opérateurs (Cox, Time Warner Cble, Comcast, etc.), pour la VOD.
Les distributeurs en salles (exhibitors) n'apprécient pas du tout cette proposition conjointe des studios et de DirecTV qu'ils qualifient d'aventure inconsidérée ("misguided venture") : elle les met en concurrence frontale avec l'opérateur satellite puisque, actuellement, les films sont diffusés en salle durant 132 jours, en moyenne (release window). Certains distributeurs de la "National Association of Theater Owners" envisagent de limiter les promotions des studios dans leurs salles (trailers) puisque cette promotion profitera en grande partie à des films proposés par DirecTV (cf. NATO response to early premium VOD announcement).
Des artistes (creative community), des producteurs et des cinéastes (Movie directors and producers) ont fait connaître leur soutien aux réseaux de salles.
Bataille à suivre. Bataille dont les conséquences ne pourront être ignorées en France.
Aux Etats-Unis, depuis longtemps déjà, la chronologie des médias est malmenée par les différentes parties concernées, y compris par des producteurs et des réalisateurs. Il est inimaginable que tout reste en l'état alors que la numérisation des médias transforme l'industrie cinématographique de fond en comble. Le slogan de Home Premiere est tout un programme : "From Big Screen to Your Screen. First". Reste aux salles à trouver une réponse autre que défensive.
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Une histoire littéraire traitée comme un roman policier : Montaigne
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Philippe Desan, *Montaigne La Boétie. Une ténébreuse affaire*, Paris,
Odile Jacob, 382 p., 2024, 22.9 €
Ce n'est ni de la littérature ni de la philosoph...
1 commentaire:
la vod premium est complémentaire au cinéma car elle ne répond pas au même besoin. la vod premium peut même toucher un public qui n'est pas enclin à aller au cinéma !
de plus, on voit bien que l'explosion de la vod n'a pas eu d'effet sur les excellents score en salle de ces dernières années. les exploitants de salle on tort de se lamenter...
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