A partir de janvier 2013, Canal + reprend la régie des salles de cinéma UGC à Screenvision, qui n'est pas reconduit (contrat de 5 ans). UGC compte 364 salles dont 198 à Paris / Ile-de-France, parmi les plus fréquentées. Vivendi, actionnaire de Canal +, détient 40% de UGC. Screenvision garde la régie de près d'un millier de salles.
Cette entrée de Canal + sur le marché des régies cinéma - d'autres acteurs de la télévision y avaient pensé - correspond à une triple évolution.
- Le passage des salles au numérique. Une régie de salles de cinéma numérique peut fonctionner comme une régie télé (tranches horaires, emplacements préférentiels, ouvertures de planning, etc.). Les synergies publicitaires entre les salles et les chaînes sont nombreuses. Sans compter les affinités électives entre une chaîne du cinéma et les salles qui assurent la première vitrine des films (et leur première fenêtre).
- Le recours au digital signage dans les multiplexes (billetterie, halls, couloirs, espaces de commercialisation des boissons et friandises, espace jeux vidéo). Ces ensembles d'écrans relèvent logiquement de la même gestion publicitaire que les salles (commercialisation des espaces, supervision à distance des écrans et des boucles, Wi-Fi, interactivité, etc.). Les multiplexes seront de plus en plus des lieux de vie, plutôt que des salles d'attente.
- La fréquentation des salles dynamisée par les retransmissions de spectacles non cinématographiques. Concerts, événements sportifs, opéra, etc. assureront une diversification des publics et, à terme, le plein emploi des salles et des écrans. Canal + ne manque pas de savoir faire dans ces domaines.
A cette occasion sera réveillée une belle question endormie. Celle de la mesure des audiences dans les lieux de vie. On ne s'étonnera pas des attentes des annonceurs formés par la télévision et le Web à des données plus riches que de simples audiences réputées passives. L'interactivité, les synergies avec les réseaux sociaux, le e-commerce (billetterie) et le placement de produits, peuvent prendre, avec les salles de cinéma et les multiplexes, une dimension publicitaire plus riche.
Un nouveau pan des médias traditionnels vient de faire place au numérique, bousculant le train-train publicitaire, en recomposant le marché et les métiers.
6 commentaires:
concerning the digitalisation of the cinema there's a lot of development going on. Like 3D new soundsystems etc. but in my opinion some cinemas just upgrade their equipment to early or with bad equipment. For instance I loved to watch avatar 3d in the imax theater in lucerne while I have seen a 3D movie in fribourg and you could barely enjoy the movie cause it was so distorting. The latest trend 48frames per second movies seem to have similar "ratés de départ". enjoy this blog post of a dissapointet movie enthousisast! http://badassdigest.com/2012/04/24/cinemacon-2012-the-hobbit-underwhelms-at-48-frames-per-secon/
Certes c'est une petite révolution, qu'une régie publicitaire d'un groupe de télévision se voit confier la régie d'un groupe cinématographique. Canal+ est déjà très impliqué dans le monde du cinéma, et c'est une évolution logique permise par la numérisation des salles de cinéma.
C'est une bonne opportunité pour canal + d’acquérir ce nouvel axe commercial. La gestion de la régie lui permettra de se différencier de ses concurrents et d’accroître sa part de marché.
En lisant cet article, j'ai l'impression que nos salles de cinéma vont tendre à devenir des salles de télévision géantes. En effet, la répartition des films sur les plages horaires de diffusion qui est faite en fonction de l'audience sur les différents plages horaires. Mais aussi, la diffusion d'évènements comme le fait déjà la TV. De plus, la question que je me pose est la suivante: est ce que le fonctionnement du cinéma comme celui de la régie voudrait dire que si un film a un petit budget, celui ci sera alors projeté à des horaires où peu de monde peut le voir? Parce que cela voudrait dire que le petit cinéma (cinéma à petit budget) est en danger. En effet, les films à petit budget seraient alors projetés à des horaires creuses et donc ces films deviendraient peu rentables.Ainsi la place sur les écrans serait laissée aux films hollywoodiens à gros budget. Ce principe me fait peur pour la survie du petit cinéma mais aussi je crains que la diversité future du cinéma en soit entachée.
Pour Canal +, reprendre la régie des salles de cinéma UGC est une évolution cohérente et intelligente.
Pour le public, l'avenir nous le dira. Transformer les multiplexes existants en des lieux de vie plutôt qu'en des lieux de passage est une initiative excellente pour le resserrement du tissu social. La programmation d'évènements sportifs et culturels va permettre d'augmenter la fréquentation des cinémas, et de "consommer" ce loisir autrement.
Toutefois, il est important de souligner un détail malheureusement important: tous les films ne font pas forcément recette... Or, le rôle d'une régie cinématographique est bel et bien de permettre l'accès (en l'occurrence ici, en proposant des horaires décents) à tous les types de films.
Il faut donc espérer que Canal + s'investisse d'une mission plus large que la simple augmentation du profit brut. En reprenant cette régie, Canal + reprend aussi un certain nombre de responsabilités envers la société (entre autres, lui donner accès à la diversité). Mais soyons confiants, les premiers projets semblent aller dans ce sens!
Canal+ semble avoir opéré une intéressante diversification qui lui permettra de capitaliser un certain nombre de connaissances et de savoir-faire qu'elle maîtrise. Cela semble tout du moins plus cohérent que son investissement dans le PSG en 1991 !
Canal bénéficie d'une très bonne image auprès de la population, d'un groupe qui a toujours servi le cinéma en diffusant des films de qualité, notamment beaucoup de films d'auteur français.
Canal n'a cependant rien inventé de neuf en programmant des évènements non cinématographiques. C'était un des rôles du cinéma à ses débuts lorsqu'il retransmettait des reportages d'actualité, des évènements sportifs ou autres et permettait aux habitants de la ville, du quartier de se retrouver autour de ces évènements.
C'est cependant un défi intéressant que se pose Canal en s'attaquant à un secteur que beaucoup annoncent en crise structurelle..
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