"Dowton Abbey" est une série diffusée sur le network de secteur public américain, PBS. Le dernier épisode de la troisième saison (90 mn) a été regardé par 8,2 millions de téléspectateurs (Live+7), le dimanche 17 février. Derrière CBS ("The Mentalist" et "Amazing Race" réunissaient 9 millions de téléspectateurs), derrière "The Walking Dead" qui rassembla 11,1 millions de téléspectateurs sur AMC, mais devant "Breaking Bad", "Homeland" et "Mad Men"...
Le taux d'audience a doublé de l'année 2 à l'anée 3. "Beaucoup de tweets également à propos de l'émission, y compris pendant le Super Bowl : "Dowton Abbey" serait en passe de devenir une "série culte", que l'on re-regarde, dont on parle, dont on connaît des répliques par coeur, que l'on cite...
Il s'agit d'une co-production de Masterpiece Classic (WGBH, DMA de Boston) et de Carnival (société de production britannique appartenant à NBC Universal / Comcast) ; la série est parrainée par Ralph Lauren et Viking River Cruises.
Sur le site PBS.org, la série compte 3 millions de téléchargements (avec une charge publicitaire inhabituelle : display, 1 pre-roll, 2 mid-rolls). Les épisodes des deux premières saisons sont distribués par Netflix, iTunes, Amazon (sans publicité) et en DVD. Amazon (Prime Instant Video) a acheté l'exclusivité de la saison 3 et pris une option pour la suite.
Mise à jour, 20 décembre 2013 :
Selon Comcast (XFinity On Demand Awards), en 2013, "Dowton Abbey" fut en tête des séries vendues en VOD.
La série met en scène la vie d'une famille de la noblesse anglaise et de ses serviteurs, au début du XXe siècle. Costumes et voitures d'époques, héritages, changement social (la mise en question du statut traditionnel des femmes, du mariage), changements technologiques (on voit arriver l'électricité, la machine à écrire, le téléphone, l'automobile, le tracteur, le grille-pain), résistances aux changements, etc. Une sorte de soap, un quasi-"huis clos" où l'enfer comme le paradis, "c'est les autres". Une ambiance parfois whartonienne... Une langue aristocratique avec une prononciation "distinguée" (upper-class British), très éloignée de l'américain contemporain, ajoute encore du charme à la série.
Plusieurs points remarquables quant au modèle économique.
- Le secteur public américain peut faire aussi bien et mieux que les grands networks commerciaux et servir de vecteur pour lancer des séries à portée internationale. On observera que la série est co-produite par une grande station du secteur public et la filiale d'un network commercial.
- La série précipite la concurrence entre les nouveaux distributeurs de vidéo (OTT) mettant hors jeu les acteurs habituels.
- D'emblée, la série vise un public mixte, américain (PBS) et anglais (ITV). Le casting s'adapte progressivement à cette ambition (arrivée de Shirley MacLaine en 3ème saison, recrutement en cours d'un acteur afro-américain). Distribution mondiale (en France, sur TMC seulement et en DVD).
- L'histoire, toujours l'histoire... le Titanic, la grippe espagnole, l'indépendance de l'Irlande, la guerre mondiale 1914-18 et les tranchées...
5 commentaires:
j'aimerai attirer votre attentio quant au fait que les 3 séries que vous prenez en exemple ( "Breaking Bad", "Homeland" et "Mad Men"...) et devant lesquels vous placez Downtown Abbey en termes de nombre de téléspectateurs ne sont pas des inédits (surement des rediffusion). Peut être cela explique t-il le fait que la forte performance de Downtown Abbey, ou du moins la faible audience des 3 que vous citez...
Comment expliquer un tel succes des series américaines : dans un premier temps les productions télévisuelles américaines peuvent bénéficier de gros moyens financiers dignes des plus grosses productions Hollywoodiennes. Mais il y a aussi une bonne histoire. Et là l’influence du cinéma n’est pas bien loin, car bon nombre de scénaristes viennent de ce milieu. Même chose en ce qui concerne les acteurs, si certains se sont fait connaître grâce à des séries cultes, d’autres en revanche ont déjà derrière eux une carrière cinématographique. Mais ce qui caractérise sans doute le plus les séries américaines, c’est qu’elles offrent beaucoup de variétés et d’originalités. Comédie, science-fiction, action, enquête policière… Tous les genres sont proposés et chacun d’eux a sa (ou ses) série(s) culte(s). Autre point important, l’histoire ne tourne pas forcément autour d’un seul personnage, mais de plusieurs qui sont de surcroit souvent marquants.
Evidement observer de tels succes aux USA , chiffres à l'appui, les diffuseurs ont confiance en ces séries et preferent acheter des séries qui ont fait leurs "preuves" avec des grandes parts d'audience plutot que d'investir dans la production de nouvelles séries ( ce qu'elles font aussi ) .
Pour répondre à Ibrahim, les 3 séries citées sont des séries du câble US donc font beaucoup moins d'audiences en général que les séries des networks. Les inédits de ces séries rassemblent environ 2 à 3 millions de téléspectateurs, mais ça ne remet pas en cause leur qualité. Sur le câble, il n'y a que The Walking Dead qui surperforme en passant les 10 millions de téléspectateurs.
En ce qui concerne Downton Abbey, il est vrai que c'est impressionnant, car la qualité de la série est celle du câble et donc on attend un public assez avisé. Pourtant les audiences ne cessent d'augmenter alors que généralement les audiences d'une série vont décroissantes. Les épisodes de la série sont également très commentés sur tweeter, ce qui montre qu'il y a une communauté solide autour de la marque.
Il faut aussi préciser que si PBS est très fort avec Downton Alley c'est aussi grâce à sa case : le dimanche soir. La concurrence sur les grands networks est moindre. Seules ABC et CBS proposent des inédits de dramas.
Série tellement culte que les parodies se multiplient, la meilleure restant celle du Saturday Night Live qui imagine Downton Abbey non sur la respectable PBS mais sur Spike http://videos.mediaite.com/video/What-If-Downton-Abbey-Were-For
Downton Abbey est devenu le drama le plus cher de la télévision anglaise (1, 15 million d'euros au bas mot). Rien à voir avec un épisode d'une série HBO qui avoisine les 5 millions de dollars. Le coût est prohibitif, mais les chaînes se lancent dans des vastes coproductions internationales.
Le problème en France est que nous n'avons pas les mêmes budgets et les télespectateurs, pas les mêmes attentes. En effet nous sommes friands des séries américaines car elles nous plongent dans un univers qui n'est pas le nôtre, nous font voyager. Rien à voir avec les productions françaises à mon humble avis...
Par ailleurs la France est encore et toujours en retard quant aux (re)diffusions des séries américaines ce qui ne nous rend pas performant en terme de concurrence, une fois de plus !
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