HBO, chaîne payante (chaîne sans publicité, dite premium) du groupe Time Warner, est commercialisée auprès des abonnés à un bouquet de base composé et distribué par les opérateurs du câble, du satellite ou des télécoms ("To get HBO, you need to order it from your Cable, Satellite or Telephone Company"). Un téléspectateur américain ne peut donc s'abonner à HBO sans s'être au préalable abonné à un bouquet (60 à 80 $). Depuis une trentaine d'années, ce mode de commercialisation allait de soi. Cette évidence est remise en question par l'évolution numérique de l'offre de médias : avec la télévision numérique terrestre et Internet, les foyers américains peuvent envisager de réallouer leur budget.
- Ils peuvent accéder gratuitement à un ensemble de stations de télévision et de networks, 20 à 30 selon les régions (DMA), en HD s'ils le souhaitent.
- Ils accèdent tout aussi gratuitement à tout ce que propose le Web en matière d'information : ils peuvent suivre l'actualité politique sans CNN ou Fox News, l'actualité sportive sans ESPN, des desssins animés sans Nickelodeon, etc.
- L'offre des opérateurs câble et satellite ne leur est pas indispensable ; la constitution de bouquets forfaitisés est même vécue par certaines associations de consommateurs, qui en appellent régulièrement à l'autorité de régulation, comme une vente forcée. La crise économique que subissent les foyers des classes "basses" et "moyennes" (lower class, middle class) accroît leur sensibilité à cette dépense.
Au lieu d'acquitter un droit d'entrée sous la forme d'un abonnement mensuel au câble de base pour 40 à 80$, ils pourraient consacrer ce budget à un abonnement à HBO (15$ par mois). Le coût d'accès à HBO baisserait sensiblement, permettant à la chaîne de Time Warner d'augmenter son portefeuille d'abonnés (28,6 millions actuellement, selon SNL Kagan). Cette réflexion s'impose d'autant plus que le nombre d'abonnés à la télévision payante, au câble surtout, a tendance à baisser, réduisant d'autant le potentiel de recrutement de HBO qui deviendrait, d'être partout, "l'absente de tous bouquets".
Le passage au numérique de la télévision grand public secoue des habitudes commerciales anciennes et rend plausible leur disparition au profit de modalités plus flexibles, plus en phase avec la culture des consommateurs. Toute télévision doit être aussi à la demande. Sur ce plan, la presse est depuis longtemps en avance qui se vend et à l'abonnement et au numéro.
.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire