WikiLeaks.
La Une du Monde avec 4 titres extraits de WikiLeaks. Qui a produit l'info ? |
Le scandale, ce ne sont pas les fuites de WikiLeaks, mais que les Etats aient des secrets. WikiLeaks fait un travail de média (cf. le commentaire "Das Informationsmonopol ist gebrochen" dans Die Zeit - en anglais). Le travail et le courage des médias c'est, entre autres, "de chercher la vérité et de la dire ; c'est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe" (Jean Jaurès), c'est de rendre publiques les actions de l'Etat. Difficile : tant de médias sont contrôlés, achetés par des Etats. Un seul regret : n'avoir de révélation que concernant l'Etat américain, à quand des révélations sur des Etats européens ou du Moyen-Orient ?
Qu'Amazon, PayPal (filiale de eBay) et compagnie trahissent leurs clients sur injonction d'un Etat est l'autre scandale. Suivent dans l'abdication : Tableau Public, logiciel de visualisation de données, et EveryDNS (qui gère des noms de domaine). Voilà qui désenchante Internet et le Web. Et rappelle la longue chaîne de dépendances (dont les hébergeurs sont un maillon faible) sur lesquelles reposent nos fragiles libertés d'internautes, et les pouvoirs dont elles dépendent au bout de la chaîne. Internet et le Web obéissent aux Etats ; c'est pourquoi ils requièrent le contrôle et l'aide constants des citoyens (cf. le manifeste de Berners-Lee).
Le scandale n'est pas où l'on prétend et il se conforme à son étymologie : occasion de chuter, pour les Etats, les entreprises et les internautes, si nous n'y prenons garde.
* La citation de Jean Jaurès, fondateur du journal L'Humanité, est tirée du Discours à la jeunesse de 1903 (au lycée d'Albi) ; la suite de la phrase : "et de ne pas faire écho, de notre âme, de notre bouche et de nos mains aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques."
* Bien sûr, amazon dément avoir obéi à une quelconque demande de l'Etat américain.
* Notons qu'il s'est trouvé, dans ces entreprises, de zélés "collaborateurs" pour mettre en oeuvre ces demandes si peu conformes à l'esprit d'Internet, et cracher ainsi dans leur propre soupe. Ils n'auront, bien sûr, fait que suivre les ordres !
*Le web est formidable : il y a déjà un moteur de recherche pour guider les internautes dans la lecture des données publiées par WikiLeaks, Cable Search.
*Pour l'instant, ni Facebook ni Google ne semblent se soumettre...
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