vendredi 13 février 2009

Presse et radio : Google renonce à l'analogique


Après avoir abandonné la presse (notre post du 22 janvier 2009), Google se retire du médiaplanning et de la vente d'espace publicitaire radio (Google Radio Ads ; AdSense for Radio Ads) et licencie 40 personnes ; son logiciel radio, acheté à dMarc Broadcasting en janvier 2006 est mis en vente. Une partie de l'activité sera convertie dans le streaming publicitaire pour l'audio en ligne (recentrage numérique). La commercialisation d'espace publicitaire pour la télévision est maintenue.

Conclusions ?
  • Google, "grandeur jusque là épargnée" n'est pas au-dessus des lois de la gestion des médias et sait anticiper une retraite. "Pour la première fois l'aigle baissait la tête ..." commentent certains, citant Hugo. Contresens : Google ne s'entête pas, ne se laisse pas vaincre par ses conquêtes (en octobre 2006, le DG avait envisagé un millier de personnes dans ce secteur !). Google a lu Tolstoï et attend, comme Koutouzov en 1812, que ces médias de plus en plus numérisés, se rendent, et commence les harcèlements publicitaires avec le streaming audio ! La crise actuelle, comme l'hiver russe, travaille pour les régies numériques.
  • Google en optimisant la transaction publicitaire devait amener de nouveaux annonceurs à la radio. Cela n'a pas marché. Ce n'est donc pas seulement la transaction qui est en cause. Le mal est plus profond, structurel. Irrémédiablement analogiques, ces médias ne peuvent être sauvés par les outils de Google, radicalement numériques.
  • Ce retrait émet, en acte, un pronostic réservé à propos des activités classiques de commerce publicitaire, et l'indication que les modèles économiques de certains segments de presse et de radio ne peuvent être sauvés, même par les outils, le talent et le prestige de Google. La question, lancinante, des usages de ces médias est posée ainsi que celle de leur adéquation aux besoins des annonceurs. Clear Channel Communications, partenaire de Google en radio (675 stations) se déclare déçu... les régies des stations ne le sont peut-être pas (la nouvelle n'est pas meilleure Emmis Communications et pour la radio par satellite qui était également dans le coup).
La télévision, numérisée, échappe à ce diagnostic. De nombreux outils de médiaplanning et de bilan de campagne ont été développés (prise en compte des différés, bilans couverture / répétition, tranches horaires sur mesure, etc.), un accord avec Harris Corporation signé. Le portefeuille de chaînes en régie s'étend : Sleuth, Chiller TV (groupe NBCU), Bloomberg TV et Hallmark Channels ont rejoint le bouquet DISH Network.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

cf mon 1er commentaire à ton article du 22 janvier : Google abandonne la presse.
Pour ma part je continue à penser qu'il n'y a pas de nécessité (fatalité?) pour que le modèle Google soit toujours le mieux adapté pour tous les médias et surtout qu'il s'avère le plus efficace pour commercialiser au mieux tous leurs inventaires.