Une histoire littéraire traitée comme un roman policier : Montaigne
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Philippe Desan, *Montaigne La Boétie. Une ténébreuse affaire*, Paris,
Odile Jacob, 382 p., 2024, 22.9 €
Ce n'est ni de la littérature ni de la philosoph...
lundi 2 mars 2020
Hunters, une série où la chasse aux nazis est entr'ouverte
Le thème de la série Hunters (10 épisodes pour l'instant) propose de suivre la chasse (d'où le titre : "Chasseurs") que mènent des new-yorkais. Leur gibier est difficile à attraper : il est constitué de nazis allemands reconvertis, plus ou moins discrètement, par l'Amérique de l'après-guerre. Nazis efficaces dans leur temps, ils n'ont pas oublié leur passé nazi ; s'ils peuvent le dissimuler, ils en restent fiers, et savent le raviver discrètement à l'occasion de diverses solidarités.
Nous sommes dans les années 1970, à New York.
Les épisodes de la série nous font suivre la recherche et la capture de nazis aux Etats-Unis. La chasse est menée par une équipe éclectique, et peu probable, mais cinéma et actualisation obligent : des Noirs, des Juifs, un Asiatique, une religieuse chrétienne, une homosexuelle, des Blancs... On entrevoit aussi Simon Wiesenthal, authentique chasseur de nazis, partisan, lui, de remettre plutôt les nazis capturés à la Justice et de les faire juger.
La série mêle et conjugue des styles différents : des éléments relevant de la BD, des films historiques et des tournages actuels. Le tout est souvent un peu décousu, en partie inventé, pas toujours facile à suivre ; l'allemand est sous-titré. Mais on s'y fait ! La série compte 10 épisodes et est diffusée par Amazon Prime Video depuis le 20 février 2020. Al Pacino joue dans la série un rôle central qui s'affirme, et s'achève lors du dernier épisode. On peut imaginer que la série sera prolongée pour une nouvelle année, ainsi le laisse entendre le dernier épisode qui s'achève en Amérique latine.
L'histoire reste présente, bien sûr, pour partie au moins, dans cette série : notamment à travers l'opération secrète "Project Paperclip" qui amena 1 600 scientifiques nazis aux Etats-Unis (dont Werner von Braun et Hubertus Stronghold) où ils devaient participer à la lutte contre l'Union Soviétique, et conduire les projets spatiaux américains. Leur passé d'assassin est en général passé sous silence : efficacité d'abord !
Les nazis de cette époque sont morts, bien sûr, aujourd'hui, mais les fous du nazisme et autres racistes et antisémites continuent d'exister et de gesticuler politiquement, culturellement, en Amérique comme en Europe... Et on les laisse faire... C'est peut-être là l'une des leçons du film que de dire aux voisins, aux amis : cessez de vous faire avoir, de tolérer la rhétorique de ces assassins... potentiels. Voyez comment cela peut finir, semble prévenir la série.
N.B. Ceci d'ailleurs est étudié et détaillé longuement, précisément par Eric Lichtblau dans son ouvrage, The Nazi Next Door: How America Became a Safe Heaven for Hiltler's Men (New York, Mariners Books, 2014, index).
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