Nietzsche philologue
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Friedrich Nietzsche, *Traité appelé La joute d'Homère et Hésiode*, *Certamen
quod dicitur Homeri et Hesiodi*, E codice florentino, Les Belles Lettres,
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dimanche 29 mars 2020
L'urbanisme est la responsabilité de tous
"La ville responsable", Les dossiers Urbanistik, N°3, JCDecaux, printemps 2020, Bibliogr., Glossaire, 52 p.
voir aussi le site urbanistik.fr
JCDecaux déclare dans l'éditorial de cette publication, dont c'est le numéro 3, que la responsabilité est l'enjeu majeur des transformations urbaines en cours dans la monde : la ville doit être responsable. C'est à dire ? Responsable de quoi, de qui ? Qui dans la ville peut être dit responsable, et de quoi, au-delà des élus (le maire, les adjoints au maire), qui se sont portés volontaires et qui sont payés pour ? Au-delà aussi, bien sûr, des fonctionnaires territoriaux ?
Qu'est-ce qu'une ville responsable ? Tout d'abord une ville qui prend des initiatives, par de-là les décisions des Etats, ainsi de nombreuses villes américaines se désolidarisant de facto de l'Etat américain actuel, le jugeant irresponsable quant à la lutte contre la pollution.
Trois qualités doivent caractériser les villes : durabilité, résilience et inclusivité ("ville bienveillante, pouvoir et savoir vivre ensemble). C'est une responsabilité éthique, individuelle et urbaine, déclare Michel Lussaut (Professeur à l'ENS, Lyon) qui plaide pour des structures intermédiaires, pour que les villes soient des opérateurs responsables. Selon lui, "les villes doivent devenir des acteurs géopolitiques majeurs" : mais ne s'agit-il pas là d'une question de sciences politiques d'abord, puisque l'on s'accorde à penser qu'il y a, en France notamment, trop d'échelons intermédiaires, entre l'Etat central et les communes. Alors, supprimons donc quelques-uns de ces échelons et donnons plus de pouvoir à ceux qui resteront, non ? A moins qu'il ne faille, au contraire, multiplier les échelons pour mieux inventer et diversifier les actions et les engagements ? Essayons...
Que prévoit la loi française dans ce domaine ? Beaucoup au titre des différentes voies de décentralisation ? Mais peut-être, y en a-t-il trop de ces voies ? Faut-il en regrouper, par exemple, "l'accès à la culture", "les sports et les loisirs" et "l'enseignement" dans une seule catégorie, ne relèvent-ils pas d'une même action ? Le plein temps ne devrait-il pas être la règle de l'usage de ces équipements ?
Le magazine apporte une information sur les marchés publics, les "Maisons de Service Au public" (MSAP). Il apporte une information utile également sur les responsabilités civile et pénales des élus : il faudrait que les élus puissent décider des orientations souhaitées et qu'elles soient mises en oeuvre par l'administration municipales. Il faudrait que les élus changent plus souvent, qu'ils ne puissent remplir qu'un ou deux mandats, par exemple ; cela ne doit pas devenir un métier que d'être élu, métier où l'on cherche inévitablement à gagner d'avantage mais cela doit être plutôt une responsabilité le temps d'un mandat.
Il y a beaucoup à apprendre et à retenir de cet ouvrage : qu'est-ce que le MAAS (Mobility as a Service) que mettent en oeuvre des villes du Nord de l'Europe, en Finlande d'abord, puis à Mulhouse Alsace Agglomération, par exemple, qui a mis en place un Compte mobilité, compte unique où sont traités aussi bien la location d'un vélo ou d'une place de parking. Ou encore, quel intérêt d'avoir une signalétique adaptée aux usages de la ville par ceux qui téléphonent partout, tout le temps ?
Anna Lisa Boni (Eurocities) plaide plus largement pour que les villes s'attaquent au changement climatique, pour la transformation numérique des villes, elle plaide aussi pour des villes responsables des émissions de CO2 par exemple mais aussi pour des villes luttant contre la pauvreté. Vastes programmes (pluriel) ou bien ne s'agit-il, en fait, que d'un seul et même programme ?
Les stratégies de l'hinterland pour que, par exemple, la relation de Marmande à Bordeaux ne fasse pas le détour par les halles de Rungis (Paris) pour s'alimenter. Eviter les "villes dortoirs" aussi.
Et puis, Urbanistik évoque pour finir, le long circuit des bouteilles consignées de l'utilisateur premier jusqu'au réemploi : qu'attend-t-on pour faire que, comme en Allemagne, les boutiques, les supermarchés mettent en place un système de consigne efficace ?
La responsabilité est un grand mot, un très beau mot. Et il est employé à bon escient dans ce volume d'Urbanistik : il y va du droit et des devoirs de tous les citoyens qui ont d'abord à répondre aux questions d'urbanisme, questions d'électeurs, d'utilisateurs. C'est bien que l'entreprise JCDecaux, acteur majeur des villes (urbs, urbanus... urbanistik), dont c'est véritablement le métier, bien au-delà de la publicité, s'empare de cette réflexion politique essentielle. Urbanistik, le magazine, en donne une vision large et multiple, changeante. Il donne donc aussi à rêver. A suivre...
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