mercredi 11 mars 2020

La démographie européenne constatée, mais bien peu expliquée


Gilles Pison, "France : la fécondité la plus élevée d’Europe", Population & sociétés, INED, N° 575, Mars 2020

L'auteur dresse le bilan démographique de la France et le compare à la situation européenne. L’indicateur conjoncturel de fécondité de la France s'avère le plus élevé, proche de deux (1,84). La France se comporte donc comme certains pays du Nord de l'Europe ; toutefois cette opposition Nord-Sud souffre beaucoup d'exceptions, à tel point que l'on peut s'interroger sur sa valeur explicative. Ainsi à l'Est de l'Europe, les pays connaissent des indicateurs de fécondité variables, 1,76 pour la Roumanie et 1,46 pour la Pologne (qui est au Nord).
La fécondité est difficile à apprécier et à comparer : elle résulte des politiques sociales, des aides diverses et des résultats économiques à un moment donné. Car comment mettre en relation la chute du Mur de Berlin et l'évolution de la fécondité en Allemagne de l'Ouest et de l'Est ? Comment, par ailleurs, comparer la fécondité de l'Espagne (1,29) et de l'Italie (1,26) : le Sud, la tradition catholique inversée ? Il faudrait donc mobiliser des outils d'analyse plus complexes comme le niveau de vie, l'emploi et, bien sûr, distinguer les régions plus finement (les zones très urbaines et les zones rurales ; l'Italie du Nord et celle du Sud, par exemple).
Voici un diagnostic démographique utile, un point de départ, certes, mais qui pose bien des questions (sociologiques, économiques) qui dépassent quelque peu la seule démographie. A suivre...

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