Une histoire littéraire traitée comme un roman policier : Montaigne
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Philippe Desan, *Montaigne La Boétie. Une ténébreuse affaire*, Paris,
Odile Jacob, 382 p., 2024, 22.9 €
Ce n'est ni de la littérature ni de la philosoph...
lundi 9 mars 2020
Jean Ferrat devenu classique
Jean Ferrat Intime, L'Humanité, hors-série, 8,9 €, 84 p.
Auteur-compositeur, chanteur proche du parti communiste, est le fils de Mnacha Tenenbaum, russe naturalisé, déporté et assassiné à Auschwitz parce que Juif. Jean Ferrat, qui d'abord a travaillé comme aide-chimiste, suivra des cours au CNAM. Dans ses chansons, il aura durant toute sa vie cherché à combiner simplement poésie et vie quotidienne.
On lui doit de nombreuses chansons sur des textes de Louis Aragon, une trentaine, et des poèmes plus banals mais qui ont marqué des générations : "Deux enfants au soleil" (1961, Prix de la SACEM), "Ma môme" (1961), "Nuit et brouillard" (1963, Prix de l'Académie Charles Cros), "C'est beau la vie" pour Isabelle Aubret), "La Montagne" (1965, sur l'exode rural), "A Santiago" (1967, dans un disque consacré à son séjour à Cuba... qu'il ne critique pas), "Ma France" (1969). "Camarade", en 1969, évoque l'invasion soviétique en Tchécoslovaquie pour y achever le "printemps de Prague" : "Ce fut à cinq heures dans Prague / Que le mois d'août s'obscurcit" ... Avec "On ne voit pas le temps passer", il écrira aussi la bande-son du film de René Alio, "La vieille dame indigne" (d'après une nouvelle de Bertolt Brecht, "Die unwürdige Greisin").
L'Humanité lui consacre un hors-série très classique, trop peut-être, mêlant son histoire et celle de sa carrière. Beaucoup de photos, des articles signés par toutes sortes de gens, des petites histoires comme celle qui le lia à Louis Aragon dont il fera en fin de carrière un CD entier de chansons. Jean Ferrat, c'est une certaine idée de la France, modeste et fière. Tout sa vie, il a cru en beaucoup d'idées défendues par le Parti communiste (dont il n'était pas membre), en beaucoup d'idées de "gauche" aussi, et il lui fallut souvent le regretter, il ne fut pas le seul. Mais il a chanté "La Commune" et "Les Nomades", "Les yeux d'Elsa" et "Federico Garcia Lorca", "Ce qu'on est bien" et "Berceuse"... et tant d'autres... Alors, cela vaut bien un hors-série, dix ans après sa mort, pour nous le rappeler et l'écouter à nouveau.
Il aimait l'Ardèche où il vécut dès 1974 et où il est mort.
Voir aussi : Les voix de Jean Ferrat
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